PubliĂ© le 05/12/2017 Ă 1116, Mis Ă jour le 12/12/2017 Ă 1736 L'Ă©crivain s'est Ă©teint dans la nuit de lundi Ă mardi, Ă l'Ăąge de 92 ans, dans sa maison de Neuilly-sur-Seine. Monier/mention obligatoire ©Louis Monie DISPARITION - L'acadĂ©micien le plus connu et le plus apprĂ©ciĂ© des Français s'est Ă©teint dans la nuit de lundi Ă mardi Ă l'Ăąge de 92 ans. DĂ©couvrez cinq de ses ouvrages d'Ormesson n'est plus. L'Ă©crivain est mort dans la nuit de lundi Ă mardi Ă l'Ăąge de 92 ans dans sa maison de Neuilly-sur-Seine Hauts-de-Seine. Avec lui, c'est un pan entier de l'histoire de la littĂ©rature hexagonale qui s'en va. EntrĂ© Ă l'AcadĂ©mie française en 1973 Ă moins de 50 ans, il aura rĂ©ussi Ă poser sa marque sur l'illustre institution dont il Ă©tait devenu un symbole. Normalien, agrĂ©gĂ© de philosophie, Jean d'Ormesson aura consacrĂ© sa vie Ă l'Ă©criture de romans et d'essais autobiographiques. Il avait Ă©galement Ă©tĂ© directeur gĂ©nĂ©ral du Figaro de 1974 Ă 1977. Retour sur cinq de ses livres essentiels, parmi la quarantaine d'ouvrages publiĂ©s.» LIRE AUSSI - L'Ă©crivain Jean d'Ormesson est mort Ă l'Ăąge de 92 ans Gallimard1- La Gloire de l'Empire 1971En 1971, Jean d'Ormesson publie son sixiĂšme roman aux Ă©ditions Gallimard. Les cinq premiers n'ont jusqu'ici reçu qu'un succĂšs d'estime, mĂȘme si son livre Au revoir et merci 1966 passera plus tard Ă la postĂ©ritĂ©. Avec La Gloire de l'Empire, celui qui n'est pas encore acadĂ©micien remporte l'adhĂ©sion d'un public de lecteurs et des critiques les plus exigeants. Dans ce roman, l'Ă©crivain s'amuse Ă imiter le style et l'emphase des grands rĂ©cits historiques pour dĂ©crire un empire imaginaire dans lequel toutes les turpitudes et les manigances habituelles de la pratique politique se trouvent rĂ©unies. Il met en scĂšne un empereur fictif, Alexis, qui combat des envahisseurs. Pour ce travail d'imagination trĂšs rĂ©ussi, Jean d'Ormesson obtiendra le grand prix du roman de l'AcadĂ©mie française. En 2015, l'acadĂ©micien dĂ©clarait La Gloire de l'Empire a changĂ© ma vie.»Extrait L'Empire n'avait jamais connu la paix. Il avait fallu l'Ă©difier, et puis il avait fallu le dĂ©fendre. Du fond de son histoire montait la rumeur des haches et le sifflement des javelots et les cris des mourants, le soir, aprĂšs la bataille. Les forĂȘts du nord et de l'est, les hautes montagnes du sud n'avaient pas suffi Ă le protĂ©ger des attaques et des invasions.»» LIRE AUSSI - Livres, hommages, archives... Notre dossier sur Jean d'Ormesson Gallimard2 - Au plaisir de Dieu 1974Certainement le roman le plus important de Jean d'Ormesson, son Ćuvre capitale et autobiographique. Il y dĂ©peint la vie d'une famille de la noblesse française au cours du XXe siĂšcle. Un moyen pour l'auteur de raconter son propre cheminement et celui de la famille LefĂšvre d'Ormesson dont il porte le titre de comte. Au plaisir de Dieu permet Ă Jean d'Ormesson de raconter son enfance passĂ©e dans le chĂąteau maternel de Saint-Fargeau Yonne. Il sera d'ailleurs contraint plus tard de vendre cette propriĂ©tĂ© de famille. Il parlera de cette vente Ă contrecĆur comme d'un drame». En 1974, Robert Kanters Ă©crivait dans Le Figaro Le sujet du roman ... c'est l'insertion de cette vieille sociĂ©tĂ© familiale non point paternaliste, mais patriarcale, dans la sociĂ©tĂ© contemporaine dont les structures tendent Ă s'effacer.» Avec cette Ćuvre construite comme une rĂ©trospective affective d'une histoire vĂ©cue, Jean d'Ormesson assoit dĂ©finitivement sa rĂ©putation aprĂšs son entrĂ©e Ă l'AcadĂ©mie française l'annĂ©e De gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, nous nous Ă©tions mĂ©fiĂ©s des questions. Et de tout temps, de tout cĆur, aux questions sans rĂ©ponses, nous avions prĂ©fĂ©rĂ© les rĂ©ponses sans question.»» LIRE AUSSI - La premiĂšre chronique de Jean d'Ormesson publiĂ©e dans Le Figaro en 1969 Gallimard3 - Histoire du Juif errant 1991Dans ce roman, Jean d'Ormesson met en scĂšne un personnage Ă©trange et mystĂ©rieux qui, Ă Venise au XXe siĂšcle, prĂ©tend ĂȘtre frappĂ© d'immortalitĂ© aprĂšs avoir refusĂ© de donner un verre d'eau au Christ durant sa passion. Le dĂ©nommĂ© Simon FussgĂ€nger entretient de ses histoires fantastiques des grandes Ă©tapes historiques du monde un couple qui l'Ă©coute avec attention. Juif d'Acadie rĂ©pondant au nom d'AhasvĂ©rus Ă l'origine, Simon passionne Marie et son Ă©poux qui se trouvent aimantĂ©s par les rĂ©cits de l'homme. Dans ce roman, Jean d'Ormesson montre l'Ă©tendue de son Ă©rudition. Balayant au fil du livre les points essentiels de l'histoire des hommes Ă travers les siĂšcles Christophe Colomb, les Vikings, le calvaire du Christ..., l'acadĂ©micien tente de rendre hommage avec humour et malice Ă la figure mythique et mythologique du juif Personne ne craignait la mort moins que lui qui n'attendait rien du ciel, ni du monde, ni des hommes.»» LIRE AUSSI - Gallimard4 - C'Ă©tait bien 2003Ce livre n'est pas un roman, du moins il n'est pas un roman d'imagination. Il s'agit du recueil testamentaire de Jean d'Ormesson. Pour la premiĂšre fois, il Ă©voque sans artifices ni faux-semblants littĂ©raires son expĂ©rience, son passĂ©, les heures les plus haletantes de sa vie longue et aventureuse. L'occasion pour l'acadĂ©micien de s'interroger sur la rĂ©alitĂ© du bonheur et sur la capacitĂ© du monde Ă produire mĂ©chancetĂ©s et vices. Jean d'Ormesson y Ă©graine ses passions multiples les livres, les femmes, la mer MĂ©diterranĂ©e... Une confession qui donne Ă voir les pensĂ©es intimes de l'Ă©crivain qui, toujours avec cette douceur si particuliĂšre, aime ici Ă se mettre lui-mĂȘme en scĂšne. Un beau moment littĂ©raire qui mĂ©lange la mĂ©lancolie du temps qui passe Ă l'allĂ©gresse d'une vie extraordinaire. LĂ©gĂšretĂ© et Rien n'est plus difficile pour chacun d'entre nous que de situer ce qu'il a fait et de se situer soi-mĂȘme Ă sa juste mesure.» Gallimard5 - Je dirai malgrĂ© tout que cette vie fut belle 2016L'antĂ©pĂ©nultiĂšme livre testament de Jean d'Ormesson est paru l'annĂ©e derniĂšre. Ici, l'Ă©crivain rĂ©capitule son existence en s'intentant un procĂšs Ă lui-mĂȘme. L'astuce narrative lui permet de revenir sur l'histoire littĂ©raire europĂ©enne et française. On savait l'acadĂ©micien trĂšs attachĂ© Ă la figure de François-RenĂ© de Chateaubriand, mais il se refuse Ă Ă©crire des mĂ©moires Ă la maniĂšre du grand Ă©crivain de la VallĂ©e-aux-Loups. Jean d'Ormesson confessera Ă la sortie de son nouvel ouvrage n'avoir vĂ©cu que pour sa rĂ©daction pendant quatre ans Je l'ai commencĂ© avant d'ĂȘtre malade, je l'ai poursuivi lentement Ă l'hĂŽpital et je l'ai terminĂ© dans les deux derniĂšres annĂ©es. ... C'est une vie qui est dans ce livre.» L'acadĂ©micien choisit pour titre de son livre la derniĂšre ligne d'un poĂšme de Louis Aragon N'ayant plus sur la lĂšvre un seul mot que merci, Je dirai malgrĂ© tout que cette vie fut belle.»Extrait Vous n'imaginiez tout de mĂȘme pas que j'allais me contenter de vous dĂ©biter des souvenirs d'enfance et de jeunesse? Je ne me mets pas trĂšs haut, mais je ne suis pas tombĂ© assez bas pour vous livrer ce qu'on appelle des MĂ©moires.»» Achetez l'Ă©dition de la PlĂ©iade, ainsi qu'un CD d'une interview de Jean d'Ormesson rĂ©alisĂ©e par Ătienne de Montety.» LIRE AUSSI - Interviews, livres, archives, hommages... Notre dossier sur Jean d'OrmessonTraducciĂłnde 'Le train de ma vie' de Jean d'Ormesson del FrancĂ©s al InglĂ©s Deutsch English Español Français Hungarian Italiano Nederlands Polski PortuguĂȘs (Brasil) RomĂąnÄ Svenska TĂŒrkçe ÎλληΜÎčÎșÎŹ ĐŃлгаŃŃĐșĐž Đ ŃŃŃĐșĐžĐč ĐĄŃĐżŃĐșĐž ۧÙŰč۱ۚÙŰ© ÙŰ§Ű±ŰłÛ æ„æŹèȘ íê”ìŽ Click here to load readerTRANSCRIPTLe train de la vieIl y a quelque temps, j'ai lu un livre o la vie tait compare un voyage dans un lecture trs vie est comme un voyage dans un train on monte et on descend , il y a des accidents, certains arrts il y a des surprises et d'autres il y a une profonde tristesse. Wenn wir geboren werden und in den Zug einsteigen, treffen wir Menschen, von denen wir gauben, dass sie uns whrend unserer ganzen Reise begleiten werden unsere Eltern. Quand on nat et qu'on monte dans le train, nous rencontrons des personnes et nous croyons qu'elles resteront avec nous pendant toute le voyage ce sont nos parents ! Malheureusement la vrit est toute autre. Eux ils descendent dans une gare et ils nous laissent sans leur amour et leur affection, sans leur amiti et leur tous cas, il y a d'autres personnes qui montent dans le train et qui seront pour nous trs sont nos frres et nos soeurs, nos amis et toutes les personnes merveilleuses que nous considrent le voyage comme un petite ne trouvent que de la tristesse pendant leur voyage. Il y a d'autres personnes toujours prsentes et toujours prtes aider ceux qui en ont besoin. Certains, quand ils descendent, laissent une nostalgie pour toujours. D'autres montent et descendent tout de suite et nous avons tout juste le temps de les croiserNous sommes surpris que certains passagers que nous aimons, s'assoient dans un autre wagon et que pendant ce temps nous laissent voyager personne peut nous empcher de les chercher partout dans le malheureusement nous ne pouvons pas nous asseoir ct d'eux car la place est dj n'est pas gravele voyage est comme a plein de dfis, de rves, d'espoirs, d' sans retour. Essayons de faire le voyage de la meilleure faon de comprendre nos voisins de voyage et cherchons le meilleur en chacun d'entre qu' chaque moment du voyage un de nos compagnons peut vaciller et peut avoir besoin de notre aussi pouvons vaciller et il y aura toujours quelqu'un pour nous grand mystre du voyage est que nous ne savons pas quand on descendra du train pour toujours. Nous ne savons pas non plus quand nos compagnons de voyage feront la mme chose. Mme pas celui qui est assis juste cte de je pense que je serai triste de quitter le suis sr!La sparation davec tous les amis que j'ai rencontrs dans le train sera douloureuse. Laisser mes proches seuls sera trs triste. Mais je suis sr qu'un jour ou l'autre j'arriverai la gare centrale et je les reverrai tous arriver avec un bagage qu'ils n'avaient pas quand il sont monts dans le contre, je serai heureux d'avoir contribu a augmenter et enrichir leur bagage. Nous tous mes amis, faisons tout le possible pour faire un bon voyage et essayons de laisser un bon souvenir de nous au moment o nous descendrons du train. A ceux qui font partie de mon train, je souhaite unBONVOYAGE!Dautres sur site des meilleurs diaporamas humoristiques[Attention le passage du pointeur de souris dans ce cadre dclenche un lien vers le site]
Le cahier Livres de LibĂ©dossierLâacadĂ©micien continue Ă interroger les Ă©toiles sur le sens de la vie et sâapprĂȘte Ă entrer dans la a appris ce matin la mort de l'acadĂ©micien Jean d'Ormesson. Nous republions ce portrait de l'Ă©crivain paru en a rendez-vous avec deux yeux bleus. On sait quâils contiennent tous les bleus du ciel. Quâils sont connus pour ça. Comme si le ciel avait commencĂ© par lĂ . Pour voir. AprĂšs quoi, Dieu, qui pose question, a dessinĂ© un bonhomme autour. Ăa donne Jean dâOrmesson. Le tout rend pas mal dans un costume sable et une chemise bleu ocĂ©an. Vraiment. MĂȘme si le tout est vieux maintenant. Il nây a rien de grave lĂ -dedans. part bras dessus, bras dessous, dans les allĂ©es du jardin de Bagatelle. Les tilleuls embaument tellement qu'ils en deviennent bruyants. On pense Ă toutes celles qui seraient venues sur les mains pour prendre le bras de l'homme et pas seulement pour maintenir l'Ă©quilibre du temps. Des lectrices de Elle jusqu'Ă la Montespan. PrĂȘtes Ă l'Ă©couter parler, parler, parler de tout et de rien. L'Ă©couter placer trois citations Ă la minute. Et n'en pouvant plus, l'embrasser pour le faire grand tout et les petits riens, il ne parle que de ça. C'est Ă©crit dans ses livres. Jusqu'au dernier Comme un chant d'espĂ©rance. Ecrire sur rien, j'adore ça ! C'est une aventure extraordinaire !» Dont il ne sait rien. Il voudrait tellement savoir. Par exemple, si le rien qui nous a attendus est le mĂȘme que celui qui nous attend. Le rien avant le big bang, derriĂšre le mur de Planck, est-il le mĂȘme que le rien aprĂšs la mort ?» il se demande. Alors il Ă©crit sans cesse pour se demander. Pour rĂ©concilier, sans prĂ©tention, les littĂ©raires et les savants qui ne se comprennent pas». Lui-mĂȘme voudrait comprendre et pas qu'Ă moitié» Hubert Reeves et Stephen Hawking. C'est lĂ -dessus qu'il fait ses trois huit» comme il dit, chez lui, dans son hĂŽtel particulier Ă Neuilly qu'il habite depuis quarante ans ou dans ses deux maisons de famille en Suisse et en Corse. Huit heures de travail, huit heures pour les autres et huit heures de sommeil. Toute ma vie, je me suis couchĂ© de bonne heure.» C'est vrai pour Proust. Pour lui aussi, Ă 22 paon vient parader dans nos pattes. DĂ©cidĂ©ment le hasard n'existe pas. On se rĂ©gale de voir d'Ormesson et l'oiseau rĂ©unis et rivaliser de bleus. Et pas seulement. L'homme salue et engage la conversation le premier, flatteries et vouvoiement haut perchĂ©s. L'emplumĂ© tient bon son fromage en son bec. D'Ormesson peut alors crier LĂ©on» le plus fort. Et ça, le beau, il sait faire. A la demande mĂȘme. Voulez-vous que j'aie l'air tendre et abruti ?» il a demandĂ© gentiment Ă la photographe toute Ă l'heure. Pas de problĂšme, si cela convient mieux Ă son Ăąge. Il peut faire beaucoup pour son public. C'est prĂ©cisĂ©ment ce que lui reprochent les mĂ©dias. Qui se l'arrachent pour lui en demander encore plus. Oui, je suis un personnage mĂ©diatique, malheureusement. Et malheureusement, oui, j'aime ça.» De quoi mettre tout le monde d' voir les sourires et les pouces levĂ©s qu'il se ramasse Ă la pelle dans les allĂ©es du jardin. OubliĂ© l'homme de 40 ans imbu de lui-mĂȘme, arrogant au possible pour charger Mitterrand», pour reprendre les propos de sa fille, HĂ©loĂŻse. Faut voir comme on lui pardonne. Comme on l'aime et de plus en plus jeune. Aujourd'hui, faut parler de Jean d'O. Il renouvelle son lectorat grĂące Ă son cĂŽtĂ© XVIIIe cathodique», poursuit sa fille, Ă©ditrice depuis vingt ans et qui l'Ă©dite de temps Ă autre. Mon pĂšre passe bien Ă la tĂ©lĂ© contrairement Ă la plupart des Ă©crivains. C'est un exercice qui souvent les dessert. Lui, y est Ă l'aise. Il a le sens de l'humour, de la repartie et de la formule. Il a un mode d'expression assez moderne tout en incarnant l'Ă©minence trĂšs classique d'un esprit Ă la française.» Le mĂ©lange inspire Sophie Fontanelle s'en est emparĂ© pour une saga fashion dans Elle. Laurent Gerra le moque trĂšs bien avec sa Montespan. Julien DorĂ© l'emportera dans sa tombe, tatouĂ© sur l'Ă©paule. Et avec ça, un Jean d'O. qui sort, c'est plusieurs centaines de milliers d'exemplaires l'ombre, lorsqu'il redevient Ă©goĂŻste, c'est pour Ă©crire avec une exigence d'un autre Ăąge», affirme HĂ©loĂŻse d'Ormesson. Il n'a pas d'ordinateur, il Ă©crit Ă la main, fait taper ses manuscrits, corrige sur le papier avec un perfectionnisme hallucinant. C'est un maniaque de la ponctuation et de la typo.» Touchez Ă une virgule et vous prenez feu. Chez Laffont et Gallimard, ils n'ont jamais osé», assure l'Ă©ditrice. C'est le dernier des Mohicans. Sa maniĂšre atypique de travailler et d'aborder le monde manquera.»Une heure que l'on marche. Une heure qu'il ignore chaque banc qui se prĂ©sente. Aucun signe de fatigue. On guette. On s'Ă©tonne. On arrive au kiosque bleu ciel qui surplombe une roseraie. Des roses que le promeneur de Bagatelle remercie aussi pour leurs Ă©pines». C'est lĂ qu'on dĂ©couvre Jean. Il ne manquait plus que lui. Tant pis si on passe pour gentille, on ne peut passer sous silence cette espĂšce de coucher de soleil qu'il a dans le ventre, qui lui sert Ă vous regarder, Ă travailler, Ă s'Ă©merveiller de tout et Ă ĂȘtre sympa avec les gens, aujourd'hui. C'est d'ĂȘtre arrivĂ© si prĂšs du bord de la vie ? Ou un cadeau laissĂ© par son cancer avant de partir ? Huit mois d'hĂŽpital, ça suffit pour rĂ©flĂ©chir, pour se rendre compte combien il y a plus malheureux que soi, combien on a besoin des autres. Croire que l'on peut ĂȘtre heureux seul est une folie». La maladie l'a rendu Ă la vie, plus modeste et plus attentif aux petits riens», ce dont il se rĂ©jouit. Le jour qui se lĂšve, un beau paysage, une jolie femme qui passe, il n'en revient pas», rapporte sa fille. Et quand il dĂ©guste des fraises qu'il adore, on dirait qu'il atteint le Nirvana.»En attendant de guĂ©rir complĂštement, il est convaincu d'avoir payĂ© la note». La faute Ă son Ă©ducation judĂ©o-chrĂ©tienne». Il a payĂ© la note pour tout ce qu'il n'a pas choisi quatre-vingt-neuf ans de vie ultraprivilĂ©giĂ©e, sa famille, sa noblesse, sa fortune, une enfance heureuse bercĂ©e par les voyages d'un pĂšre diplomate, couvĂ©e par les jupons d'une mĂšre qui lui faisait l'Ă©cole Ă la maison. Jupons qu'il n'a quittĂ©s que pour hypokhĂągne» et pour Ă©pouser l'hĂ©ritiĂšre de l'empire Beghin. Il acquiesce. Ajoutez Ă cela la note pour tout le mal que j'ai fait», il confesse, sans vouloir me vanter».Les honneurs, il n'attend pas aprĂšs mais les accueille volontiers. On est toujours venu me chercher. Pour l'AcadĂ©mie française. Et rĂ©cemment, pour entrer dans la PlĂ©iade. Antoine Gallimard me le propose alors que je ne suis pas mort. Sur quoi, il m'a rĂ©pondu que ça pouvait encore s'arranger ! D'ici deux ans peut-ĂȘtre.»Au rien», il ne sait ni oĂč ni comment y retourner. Le caveau de famille au PĂšre-Lachaise est plein comme un Ćuf». Il devra aller voir ailleurs ou se faire cendres». Il y pense parfois. Quoiqu'il pense, il aime cette citation de l'Ă©crivain espagnol Unamuno. Croire en Dieu, c'est avant tout, et par-dessus tout, vouloir qu'il existe.» Et on a bien entendu. Il a ajoutĂ© Oui, je le veux.»Photo LĂ©a CrespiEn 6 dates16 juin 1925 Naissance Ă Paris. 1962 Mariage avec Françoise Beghin et naissance de sa fille, HĂ©loĂŻse. 1979 EntrĂ©e Ă l'AcadĂ©mie française. 2012 Joue le rĂŽle de Mitterrand dans les Saveurs du palais. Juin 2014 Comme un chant d'espĂ©rance Ă©d. HĂ©loĂŻse d'Ormesson. 2016 EntrĂ©e dans la PlĂ©iade.
Largent tombe sur le monde, comme une vĂ©role sur le pauvre peuple, bien aprĂšs la pensĂ©e, bien aprĂšs l'Ă©motion, le cri, le rire, la parole, et aprĂšs l'Ă©criture. Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit de Jean d' Ormesson - Jean d'Ormesson. BientĂŽt, semĂ©es sous votre peau, les puces feront partie de votre corps.Menu Je ne regrette ni d'ĂȘtre venu ni de devoir repartir vers quelque chose d'inconnu dont personne, grĂące Ă Dieu, n'a jamais pu rien savoir. J'ai trouvĂ© la vie trĂšs belle et assez longue Ă mon goĂ»t. J'ai eu de la chance. Merci. J'ai commis des fautes et des erreurs. Pardon. Pensez Ă moi de temps en temps. Saluez le monde pour moi quand je ne serai plus lĂ . C'est une drĂŽle de machine Ă faire verser des larmes de sang et Ă rendre fou de bonheur. Je me retourne encore une fois sur ce temps perdu et gagnĂ© et je me dis, je me trompe peut-ĂȘtre, qu'il m'a donnĂ© - comme ça, pour rien, avec beaucoup de grĂące et de bonne volontĂ© - ce qu'il y a eu de meilleur de toute Ă©ternitĂ© la vie d'un homme parmi les Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 25/08/2014J'Ă©crirais volontiers un Ă©loge de la paresse et de l'ennui. La paresse, rien de plus clair, est la mĂšre des chefs-d'oeuvre. TrĂšs loin de l'abrutissement qui naĂźt des grands postes et des hautes fonctions, l'ennui est cet Ă©tat bĂ©ni oĂč l'esprit dĂ©soccupĂ© aspire Ă faire sortir du nĂ©ant quelque chose d'informe et dĂ©jĂ d'idĂ©al qui n'existe pas encore. L'ennui est la marque en creux du talent, le tĂątonnement du gĂ©nie. Dieu s'ennuyait avant de crĂ©er le monde. Newton Ă©tait couchĂ© dans l'herbe et bayait aux corneilles quand il a vu tomber de l'arbre sous lequel il s'ennuyait la pomme de la gravitation universelle. Les petits esprits s'Ă©nervent au milieu de foules de choses, la plupart du temps inutiles. Les grands esprits ne font rien et s'ennuient comme Descartes enfermĂ© seul dans un poĂȘle en Allemagne » avant de dĂ©couvrir des cieux. Chateaubriand bĂąillait sa vie avant d'Ă©crire Atala, et RenĂ©, et les mĂ©moires d' Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 24/08/2014Les voyages ont longtemps constituĂ© une aventure solitaire, malcommode et dĂ©licieuse. Avec le progrĂšs foudroyant des transports, ils sont devenus une corvĂ©e collective et confortable. Ils tendent Ă se rapprocher de la dĂ©finition de CĂ©line Un petit vertige pour couillons. » Au point que le meilleur du voyage est dĂ©sormais, d'un cĂŽtĂ©, dans le projet et, de l'autre, dans le souvenir. Entre les deux, une routine de masse. Et une nouvelle servitude volontaire. Peut-ĂȘtre faudra-t-il finir, selon le voeu de Baudelaire, par nous contenter du projet, sans plus chercher jamais Ă le rĂ©aliser? Depuis toujours, le projet est aussi beau - et parfois plus beau encore - que la rĂ©alitĂ©. C'est vrai pour l'amour, c'est souvent vrai, hĂ©las! pour la littĂ©rature. Et c'est vrai pour les Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 24/08/2014Si l'univers est le fruit du hasard, si nous ne sommes rien d'autre qu'un assemblage Ă la va-comme-je-te-pousse de particules pĂ©rissables, nous n'avons pas la moindre chance d'espĂ©rer quoique ce soit aprĂšs la mort inĂ©luctable. Si Dieu, en revanche, et ce que nous appelons - Ă tort - son esprit et sa volontĂ© sont Ă l'origine de l'univers, tout est possible. MĂȘme l'invraisemblable. D'un cĂŽtĂ©, la certitude de l'absurde. De l'autre, la chance du mystĂšre. Beaucoup, tout au long de l'histoire, et surtout de notre temps, ont choisi l'absurde. Avec ses consĂ©quences. Il y a de la grandeur dans ce choix. Du dĂ©sespoir. De l'orgueil. De la grandeur. Peut-ĂȘtre par tempĂ©rament, parce que j'ai aimĂ© le bonheur, parce que je dĂ©teste le dĂ©sespoir, j'ai choisi le Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 19/08/2014 Dieu, nous dit Paul Valery, a fait le monde de rien. Le rien perce. » Le rien perce tout au long de nos vies misĂ©rables et brillantes. Et, Ă la fin, aprĂšs avoir jouĂ© avec nous comme le chat avec la souris, il se jette sur nous et il nous dĂ©vore. L'histoire est une parenthĂšse au coeur de l'Ă©ternitĂ©. Les hommes sont une parenthĂšse au coeur de l'histoire. Chacun de nous est une parenthĂšse au coeur de la foule des hommes. Tout cela fait un cortĂšge d'exceptions qui courent vers le dĂ©sastre, un feu de paille qui ne pense qu'Ă s'Ă©teindre. Tu es poussiĂšre et tu retourneras en Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 16/08/2014Chacun d'entre nous a eu au moins une chance celle d'ĂȘtre nĂ©. Comme toutes les chances, cette chance originelle aussi peut se retourner. Pour des raisons diffĂ©rentes et Ă peu prĂšs innombrables - l'argent, l'humour, la santĂ©, l'orgueil, la vanitĂ©, toutes les passions, des plus hautes aux plus basses, tous les froissements de l'esprit et du corps - , il y a des gens malheureux. Beaucoup maudissent le hasard qui les a fait sortir de ce nĂ©ant oĂč personne ne souffre jamais. Les enfants que je n'ai pas eus, disait Cioran, ne savent pas tout ce qu'ils me doivent. » Et dĂ©jĂ l'EcclĂ©siaste J'ai prĂ©fĂ©rĂ© l'Ă©tat des morts Ă celui des vivants; et j'ai estimĂ© plus heureux celui qui n'est pas nĂ© encore et n'a pas vu les maux qui sont sous le soleil. »Par Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 16/08/2014Nous autres les hommes, nous autres les femmes, nous sommes le sommet et le chef-d'oeuvre de la crĂ©ation. Les dinosaures l'ont Ă©tĂ© aussi, il y a cent millions d'annĂ©es, son chef-d'oeuvre et son sommet. On les trouve maintenant, avec beaucoup de gaietĂ©, sous la terre, dans les musĂ©es, dans des films entre Katharine Hepburn et Cary Grant. En dĂ©pit de leur pensĂ©e et malgrĂ© leur orgueil, je doute un peu que le sort lointain des hommes soit beaucoup plus enchanteur que celui des dinosaures. C'est drĂŽle s'il fallait parier, je parierais plutĂŽt sur Dieu, tombĂ© si bas dans nos sondages, que sur les hommes si contents d' Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 16/08/2014Plusieurs milliards d'annĂ©es depuis le rien. Quelque chose comme cinq milliards d'annĂ©es depuis la mise en place, dans un coin reculĂ© du ciel en expansion, du Soleil et de cette Terre oĂč il va se mettre Ă habiter. Trois milliards et demi d'annĂ©es, un peu plus, un peu moins, depuis les dĂ©buts hasardeux et encore timides de la vie d'oĂč il sort. Et puis la marche triomphale vers la station debout, vers le chant, vers le rire, vers l'amour, vers l'homme et sa pensĂ©e, il y a quelques dizaines de milliers d'annĂ©es Ă peine, un clin d'oeil, un fĂ©tu de paille. De quoi lui tourner la tĂȘte et le rendre ivre d'orgueil au lieu de l'accabler, comme il faudrait, d'un sentiment d'humilitĂ© parmi tant de Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 14/08/2014Parce que toute chose commence avec le temps meurtrier, la naissance de tout ce qui nous paraĂźt Ă©ternel avec son soleil et sa lune, avec ses Ă©toiles, avec ses jours et ses nuits qui se succĂšdent sans se lasser, avec sa longue histoire, avec ses drames et ses bonheurs, n'est rien d'autre que l'annonce de la mort. Dieu lache le temps sur le monde pour le crĂ©er et le dĂ©truire. Alpha et Omega. Vishnu et Siva. Le dĂ©but appelle la fin. La mort est l'autre nom de la Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 14/08/2014Les hommes se sont souvent interrogĂ©s sur le nĂ©ant. Celui d'aprĂšs la mort, d'abord; celui d'avant le monde, ensuite. Est-ce le mĂȘme? Qui le sait? Et surtout, dans un cas comme dans l'autre est-ce vraiment un nĂ©ant? N'y a-t-il vraiment rien dans ce que nous appelons le nĂ©ant? Il n'est pas exclu qu'il y ait quelque chose. Il est certain que rien n'est Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 14/08/2014Ne vous laissez pas abuser. Souvenez-vous de vous mĂ©fier. Et mĂȘme de l'Ă©vidence elle passe son temps Ă changer. Ne mettez trop haut ni les gens ni les choses. Ne les mettez pas trop bas. Non, ne les mettez pas trop bas. Montez. Renoncez Ă la haine elle fait plus de mal Ă ceux qui l'Ă©prouvent qu'Ă ceux qui en sont l'objet. Ne cherchez pas Ă ĂȘtre sage Ă tout prix. La folie aussi est une sagesse. Et la sagesse, une folie. Fuyez les prĂ©ceptes et les donneurs de leçons. Jetez ce livre. Faites ce que vous voulez. Et ce que vous pouvez. Pleurez quand il le faut. beaucoup ri. J'ai ri du monde et des autres et de moi. Rien n'est trĂšs important. Tout est tragique. Tout ce que nous aimons mourra. Et je mourrai moi aussi. La vie est Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 18/10/2013Il y a quelque chose de pire que de mourir c'est de ne pas mourir. J'ai tant aimĂ© la vie que j'accepte la mort comme son accomplissement. Le charme de la vie, sa grĂące, son bonheur viennent de sa prĂ©caritĂ©. Il lui suffirait de durer un peu trop pour devenir lassante et peut-ĂȘtre atroce. Les dieux, pensaient les anciens, en guise sans doute de consolation, aiment ceux qui meurent jeunes. Si un gĂ©nie, bienveillant ou malin, me proposait de prolonger ou de recommencer mon parcours dans le systĂšme implacable de l'espace et du temps, je dĂ©clinerais son offre. Nous vivons dĂ©jĂ bien plus longtemps que nos grands-parents. Une fois suffit. La messe est dite et la farce est jouĂ©e. Dieu sait si le voyage m'a plu. Je ne le referais pas volontiers. Merci beaucoup. Merci pour le sĂ©jour et merci pour le Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 18/10/2013Rien ne nous est plus proche que le temps. Pour chacun d'entre nous, le temps est aussi proche que la vie, aussi proche que le monde, aussi proche que nous-mĂȘmes. Il est au plus intime de ce que je suis et de ce que vous ĂȘtes. Nous pouvons, avec de plus en plus de facilitĂ©, nous dĂ©placer dans l'espace. Nous sommes rivĂ©s au temps et Ă notre temps. L'espace est la forme de notre puissance. Le temps est la forme de notre impuissance. Nous sommes les maĂźtres de l'espace. Le temps est notre Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 15/10/2013Nous sommes la proie depuis toujours de deux tentations symĂ©triques et funestes l'angĂ©lisme et le dĂ©sespoir. Au-delĂ d'un optimisme et d'un pessimisme Ă©galement sans fondement, la vie a toujours Ă©tĂ© et sera toujours une souffrance - et elle est un miracle elle est une fĂȘte en Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 15/10/2013Beaucoup se plaignent du prĂ©sent l'avenir est au moins aussi rongĂ© de doutes que le prĂ©sent. Qu'est-ce qui reste? Pas grand-chose. MalgrĂ© la science ou Ă cause d'elle, malgrĂ© le progrĂšs ou Ă cause de lui, nous sommes guettĂ©s par une absence d'espoir. Par trop de choses qui se rĂ©duisent Ă rien. Par un nĂ©ant surpeuplĂ©. On peut s'y faire. On a du mal. Regardez autour de Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 15/10/2013Le monde change, bien sĂ»r, mais un de ses traits ne varie pas tant qu'il y aura des hommes, ils aspireront Ă autre chose. Autre chose que ce qu'ils ont dĂ©jĂ , autre chose que la vie de chaque jour, autre chose que la vie tout court. Ils ne vivent, chacun le sait et l'Ă©prouve, que de rĂȘves et d'espoir. Ils n'ont pas fini de Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 14/10/2013A mesure que se gonfle, dans l'ocĂ©an de ce que nous ne savons pas, la sphĂšre de ce que nous savons, le nombre de points de contact entre savoir et ignorance croĂźt proportionnellement. Le savoir avance de plus en plus vite vers une question ultime qui recule plus vite encore. C'est une course Ă©blouissante et perdue d'avance, une guerre toute faite de victoires qui s'achĂšve en dĂ©faite et en aveu d'impuissance. Le ver de l'Ă©chec est dans le fruit du savoir. La science ne cerne jamais qu'une illusion de rĂ©ponse. Elle dĂ©monte tous les comment? » qui s'emboĂźtent en abĂźme. Elle Ă©choue devant le pourquoi? » qui parviendrait seul Ă mettre fin au Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 14/10/2013Peut-ĂȘtre Bach et Mozart composaient-ils des cantates et des airs d'opĂ©ra pour exprimer leur joie. Peut-ĂȘtre les peintres peignent-ils parce que le monde est beau. Je crois que les Ă©crivains Ă©crivent parce qu'ils Ă©prouvent du chagrin. Je crois qu'il y a des livres parce qu'il y a du mal dans le monde et dans le coeur des hommes. Personne n'Ă©crirait s'il n'y avait pas d'histoire. Et le moteur de l'histoire, c'est le Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 14/10/2013Ma vie a fini par se confondre avec les livres que j'ai Ă©crits. Il y a eu quelques amours qui ont comptĂ© plus que tout. Il y a eu, sur terre et sur mer, sur la neige, dans l'imagination et en songe, un tourbillon de plaisirs. Il y a eu les livres. Et puis, rien. Aime et fais ce que tu veux. Ecris des mots c'est Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 12/10/2013Qu'ai-je aimĂ© dans cette vie que j'aurai tant aimĂ©e? C'est une question que chacun de nous, Ă moins de se rĂ©signer Ă passer pour un veau, doit bien finir par se poser. Il y a dans toute existence au moins deux interrogations auxquelles se mĂȘle un peu d'angoisse. L'une au dĂ©but que faire? » Elle m'a tourmentĂ© jusqu'aux larmes. L'autre Ă la fin qu'ai-je donc fait? »Par Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 12/10/2013Je crois qu'il faut savoir vivre, et quelquefois mourir, pour des choses - comment dire?... Choisies presque au hasard. Non pas tant parce qu'elles sont vraies - qu'est-ce que la vĂ©ritĂ©? - mais parce qu'elles vous paraissent, Ă vous qui ne savez rien, plus belles, plus justes, plus grandes. Non pas tant parce qu'elles sont vraies, mais parce que vous les avez Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 12/10/2013Tout secret est un miracle. Il n'y a pas, Ă©crit Aragon, de vin plus soĂ»l que le secret. Il n'y a pas plus grand'merveille qu'Ă savoir sans partage. » Peut-ĂȘtre le monde entier n'est-il qu'un grand secret. Et quand il n'y aura plus personne pour se souvenir de nous, tout ce que nous aurons fait et pensĂ© sur cette Terre sera un secret Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 05/10/2013Je traverse le monde, je l'admire, il m'amuse, il me fait pitiĂ©. Je ne sais pas oĂč il va. Vers son terme, bien entendu. Beaucoup vous diront vers la raison, vers la justice, vers un peu plus de conscience. Vers l'intelligence? J'en doute un peu. SĂ»rement pas vers la sagesse. SĂ»rement pas vers la beautĂ©. Et pourtant vers la science et vers le savoir. Les plus ignares d'aujourd'hui en savent plus sur l'univers que les plus savants d'autrefois. Nous souffrons moins, nous vivons plus, nous partons vers d'autres mondes, nous travaillons Ă notre bonheur, Ă notre puissance et Ă de grandes catastrophes. Et peut-ĂȘtre Ă notre perte. Il n'y a rien d'impossible au pouvoir de l'esprit. Mais ce qu'il voudra, je l'ignore. Et je crains qu'il n'ignore lui-mĂȘme ce qu'il est en train de nous prĂ©parer. On ne sait le sens de l'histoire que lorsqu'elle est Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 05/10/2013J'ai beaucoup vu mourir. Il y a une dĂ©finition assez cĂ©lĂšbre de la vie C'est l'ensemble des forces qui rĂ©sistent Ă la mort. » Ma dĂ©finition Ă moi serait plutĂŽt l'inverse la vie, c'est ce qui meurt. La vie et la mort sont unies si Ă©troitement qu'elles n'ont de sens que l'une par l' Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 30/09/2013- Vous aimez les femmes? Dit Vous me plaisez beaucoup, dit Ah! Dit Marie, je veux dire les autres femmes, les femmes en Qu'est-ce que les hommes feraient sans elles? Dit Simon FussgĂ€nger. Et que feraient les femmes sans les hommes? Le monde avance et survit parce qu'il y a des hommes et des femmes et parce qu'ils font des enfants. Il n'y aurait plus de monde s'il n'y avait plus d'enfants. Pour vous, qui n'ĂȘtes pas immortels, l'amour remplace l' Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 30/09/2013J'aime beaucoup les soirs, vous savez. J'aime aussi beaucoup les matins. Pour moi qui ne change jamais, rien n'est plus beau que ces instants oĂč, Ă la diffĂ©rence du grand jour ou de la nuit dĂ©jĂ close, quelque chose enfin, quelque chose dĂ©jĂ , est en train de changer. Comme c'est plaisant, ces matins oĂč la journĂ©e s'annonce, oĂč elle est contenue toute entiĂšre! Tous les plaisirs du jour sont dans les matinĂ©es. Le monde n'est fait que de Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 30/09/2013Les rĂȘves des hommes sont pleins de grandeur - et ils sont dĂ©risoires. A commencer par les miens. Les plaisirs nous enchantent - et ils sont l'ombre d'une ombre. Le seul sort du bonheur est de se changer en souvenir. La meilleure attitude Ă l'Ă©gard de ce monde et de son histoire, et d'abord et avant tout des rĂ©ussites sociales et des grandeurs d'Ă©tablissement si ardemment poursuivies, est de les tenir Ă distance. Sortir de la poussiĂšre et retourner Ă la poussiĂšre ne mĂ©rite en aucun cas un excĂšs de rĂ©vĂ©rence. La vie est un songe et le mieux est d'en rire. Je ne cesse de me moquer de moi-mĂȘme et des autres. J'ai toujours essayĂ© de m'amuser de la briĂšvetĂ© de la Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 22/09/2013Tout ce qui est nĂ© mourra. Tout ce qui est apparu dans le temps disparaĂźtra dans le temps. Au commencement des choses, il y a un peu moins de quatorze milliards d'annĂ©es, il n'y avait que l'avenir. A la fin de ce monde et du temps, il n'y aura plus que du passĂ©. Toute l'espĂ©rance des hommes se sera changĂ©e en souvenir. En souvenir pour qui? Il n'y aura plus que ce rien Ă©ternel qui se confond avec tout, dont le monde est sorti, oĂč il retournera, et que nous appelons Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 22/09/2013Je suis un bon garçon. Au-delĂ mĂȘme des mots et de leur musique, leur servant de source et de but, quelque chose de trĂšs obscur m'attache aux autres hommes. Je prĂ©fĂšre qu'on ne les torture pas, qu'on ne les massacre pas, qu'on ne les mĂ©prise pas, qu'on ne les dĂ©truise pas, qu'on ne les humilie pas d'une façon ou d'une autre. Je crois que la vie - et pas seulement la vie des hommes - doit ĂȘtre respectĂ©e. Parce qu'une mĂȘme espĂ©rance nous unit les uns aux autres et nous soutient tous ensemble. C'est cette espĂ©rance que les pĂ©dants, je crois, appellent la Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 22/09/2013Ceux qui ne croient pas Ă Dieu font preuve d'une crĂ©dulitĂ© qui n'a rien Ă envier Ă celle qu'ils reprochent aux croyants. Ils croient Ă une foule de choses aussi peu vraisemblables que ce Dieu qu'ils rejettent tantĂŽt au hasard et Ă la nĂ©cessitĂ©, tantĂŽt Ă l'Ă©ternitĂ© de l'univers ou Ă ce mythe qu'ils avalent tout cru d'un temps dont l'origine ne poserait pas de problĂšmes. A l'homme surtout, Ă l'homme, sommet et gloire de la crĂ©ation, chef-d'oeuvre d'orgueil et trĂ©sor pour toujours, et Ă l'humanisme. J'ai le regret de l'avouer je ne crois Ă rien de tout cela. Si je croyais Ă quelque-chose, ce serait plutĂŽt Ă Dieu - s'il existe. Existe-t-il? Je n'en sais rien. J'aimerai y croire. Souvent, j'en doute. Je doute de Dieu parce que j'y crois. Je crois Ă Dieu parce que j'en doute. Je doute en Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 21/09/2013Je ne crois pas Ă grand-chose. Je me dis souvent, avec une ombre de regret, avec un peu d'inquiĂ©tude, que je ne crois presque Ă rien. Je ne crois ni aux honneurs, ni aux grandeurs d'Ă©tablissement, ni aux distinctions sociales, ni au sĂ©rieux de l'existence, ni aux institutions, ni Ă l'Etat, ni Ă l'Ă©conomie politique, ni Ă la vertu, ni Ă la vĂ©ritĂ©, ni Ă la justice des hommes, ni Ă nos fameuses valeurs. Je m'en arrange. Mais je n'y crois pas. Les mots ont remplacĂ© pour moi la patrie et la religion. C'est vrai j'ai beaucoup aimĂ© les mots. Ils sont la forme, la couleur et la musique du monde. Ils m'ont tenu lieu de patrie, ils m'ont tenu lieu de Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 21/09/2013Il y a bien quelque chose qui s'appelle le monde. Il disparaĂźtra tout entier comme nous disparaissons nous-mĂȘmes. Il y a bien quelque chose qui s'appelle l'histoire. Elle a sa logique propre, mais elle n'a pas de sens. Quand les hommes auront disparu comme disparaissent toutes choses, il n'y aura personne pour se souvenir d'eux. Le monde est beau. L'histoire existe. Cette beautĂ© et cette existence sortent du nĂ©ant pour retourner dans le nĂ©ant. Il y a un grand rĂȘve qui est le monde. Et dans ce grand rĂȘve, un autre rĂȘve qui est la vie. Et dans ce rĂȘve, encore un rĂȘve qui est notre existence. Et tous ces rĂȘves n'ont pas de sens et ils sont Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 21/09/2013Nous ne savons rien de l'avenir. Sauf une chose nous mourrons tous. Les nombres, les mathĂ©matiques, la science sont irrĂ©futables. Notre mort aussi. Elle est une des rares certitudes dont nous puissions nous targuer. De l'EcclĂ©siaste et de Pyrrhon, le maĂźtre du scepticisme, Ă Montaigne, Ă Descartes et au dĂ©sespĂ©rĂ© qui va se jeter par la fenĂȘtre parce qu'il ne croit plus Ă rien, les hommes peuvent tout mettre en doute - sauf leur mort inĂ©luctable. MĂȘme les fous, mĂȘme les sages, mĂȘme les puissants, mĂȘme les rois, mĂȘme le Fils de Dieu puisqu'il s'Ă©tait fait homme, savent qu'un jour ils mourront. Tous le savent dur comme fer, mais, pour pouvoir continuer Ă vivre, ils font semblant de l'oublier. Les hommes ont peur de la mort et ils ensevelissent sa pensĂ©e comme ils ensevelissent leurs semblables. On n'entend dans les funĂ©railles, Ă©crit Bossuet avec une espĂšce de sauvagerie, que des paroles d'Ă©tonnement de ce que ce mortel est mort. »Par Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 20/09/2013Je ne sais pas si Dieu existe mais, depuis toujours, je l'espĂšre avec force. Parce qu'il faudrait qu'existe tout de mĂȘme ailleurs quelque chose qui ressemble d'un peu plus prĂšs que chez nous Ă une justice et Ă une vĂ©ritĂ© que nous ne cessons de rechercher, que nous devons poursuivre et que nous n'atteindrons jamais. De temps en temps, je l'avoue, le doute l'emporte sur l'espĂ©rance. Et, de temps en temps, l'espĂ©rance l'emporte sur le doute. Ce cruel Ă©tat d'incertitude, cette fluctuatio animi » pour parler comme Spinoza, ne durera pas toujours. GrĂące Ă Dieu, je Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 20/09/2013Le big bang et le mur de Planck marquent les limites entre le domaine des phĂ©nomĂšnes et de l'expĂ©rimentation qui nous est familier et un no man's land inconnu dont nous ne pouvons rien savoir et qui n'existe peut-ĂȘtre mĂȘme pas. Nos sens n'y ont pas accĂšs. Nos lois n'y fonctionnent plus. Si bien adaptĂ©e au monde autour de nous, l'intelligence humaine ne peut pas le concevoir. C'est le rĂšgne de la fiction, du roman non Ă©crit, de la poĂ©sie sans paroles. C'est le royaume de l'espĂ©rance. C'est le royaume de la foi. Chacun peut y mettre ce qu'il veut. Et mĂȘme le refuser et n'y voir qu'une illusion, une mystification, une imposture. C'est cette nuit obscure que les hommes appellent Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 20/09/2013Le prĂ©sent est une prison sans barreaux, un filet invisible, sans odeur et sans masse, qui nous enveloppe de partout. Il n'a ni apparence ni existence, et nous n'en sortons jamais. Aucun corps, jamais, n'a vĂ©cu ailleurs que dans le prĂ©sent, aucun esprit, jamais, n'a rien pensĂ© qu'au prĂ©sent. C'est dans le prĂ©sent que nous nous souvenons du passĂ©, c'est dans le prĂ©sent que nous nous projetons dans l'avenir. Le prĂ©sent change tout le temps et il ne cesse jamais d'ĂȘtre lĂ . Et nous en sommes prisonniers. PassagĂšre et prĂ©caire, affreusement temporaire, coincĂ©e entre un avenir qui l'envahit et un passĂ© qui la ronge, notre vie ne cesse jamais de se dĂ©rouler dans un prĂ©sent Ă©ternel - ou quasi Ă©ternel - toujours en train de s'Ă©vanouir et toujours en train de Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 17/09/2013Jamais rĂȘve de gloire ou d'amour n'a occupĂ© les esprits avec tant de force et de constance que la folie de Dieu. Sous les noms les plus divers, sous les formes les plus invraisemblables, il y a quelque chose qui court de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration c'est moi. Que feraient les hommes s'il ne me cherchaient pas? Ils me cherchent - et ils ne me trouvent pas. S'ils me trouvaient, ils ne penseraient plus Ă moi. Parce qu'ils me cherchent sans me trouver, parce qu'ils me nient, parce qu'ils m'espĂšrent, la seule pensĂ©e de Dieu ne cesse jamais de les occuper tout entiers. Je suis un Dieu cachĂ©. Dieu vit Ă jamais parce que les hommes doutent de Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 17/09/2013Ce qu'il y a de mieux dans ce monde, de plus beau, de plus excitant, ce sont les commencements. L'enfance et les matins ont la splendeur des choses neuves. L'existence est souvent terne. NaĂźtre est toujours un bonheur. Il y a dans tout dĂ©but une surprise et une attente qui seront peut-ĂȘtre déçues mais qui donnent au temps qui passe sa couleur et sa Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par Savinien le 17/09/2013MalgrĂ© ce que soutiennent les riches, l'argent suffit Ă faire le bonheur des pauvres; malgrĂ© ce que s'imaginent les pauvres, l'argent ne suffit pas Ă faire le bonheur des Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par jlm le 13/05/2013De toutes les questions posĂ©es par la race meurtriĂšre des biographes et des journalistes en quĂȘte, hĂ©las toujours vaine, d'une originalitĂ© impossible, il en est une qui revient avec une rĂ©gularitĂ© de mĂ©tronome Qu'aviez-vous envie de faire plus tard quand vous Ă©tiez enfant? » Ce que je voulais faire? Je m'en souviens trĂšs clairement, avec une troublante prĂ©cision. C'Ă©tait rien. J'avais envie de vivre et qu'on me fichĂąt la Jean d' OrmessonAjoutĂ©e par jlm le 03/01/2013LeTrain de ma vie - Jean d'Ormesson. « Ă la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit quâils voyageront toujours avec nous. Pourtant, Ă une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage. Au fur et Ă mesure que le temps passe, dâautres personnes montent dans le train. Le train de la vie est un trĂšs beau texte de Jean dâOrmesson, cĂ©lĂšbre Ă©crivain et philosophe français. Câest une mĂ©taphore magnifique de la vie qui nous invite Ă savourer le moment prĂ©sent, exprimer de la gratitude, pardonner et apprĂ©cier toutes les personnes que nous pouvons rencontrer. A mĂ©diter⊠A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit quâils voyageront toujours avec nous. Pourtant, Ă une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage⊠Au fur et Ă mesure que le temps passe, dâautres personnes montent dans le train. Et ils seront importants notre fratrie, amis, enfants, mĂȘme lâamour de notre vie. Beaucoup dĂ©missionneront mĂȘme lâamour de notre vie et laisseront un vide plus ou moins grand. Dâautres seront si discrets quâon ne rĂ©alisera pas quâils ont quittĂ© leurs siĂšges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, dâattentes, de bonjours, dâau-revoirs et dâadieux. Le succĂšs est dâavoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu quâon donne le meilleur de nous-mĂȘmes. On ne sait pas Ă quelle station nous descendrons. Donc vivons heureux, aimons et pardonnons ! Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train, nous devrions ne laisser que des beaux souvenirs a ceux qui continuent leur voyage⊠Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci dâĂȘtre un des passagers de mon train. Et si je dois descendre Ă la prochaine station, je suis content dâavoir fait un bout de chemin avec toi ! Jean dâ Ormesson 11 septembre 2019 LĂ©crivain Jean dâOrmesson, disparu dans la nuit du 4 au 5 dĂ©cembre 2017, Ă l'Ăąge de 92 ans, aimait la vie et parlait de la mort qui est au bout "grĂące Ă Dieu". "Il semblait fait pour donner aux mĂ©lancoliques le goĂ»t de vivre", a dit Emmanuel Macron pendant lâhommage national qui lui a Ă©tĂ© rendu aux Invalides.
Bonjour Ă vous,Ce matin jâai envie de partager un superbe poĂšme de Jean DâOrmesson, une mĂ©thaphore pour rĂ©sumer la vie. Nous avons beau tous emprunter des voies des chemins diffĂ©rents mais nous avons tous cette trame du poĂšme en dĂ©couvrir ou Ă train de la vie â Jean dâOrmesson Ă la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos on croit quâils voyageront toujours avec Ă une station, nos parents descendront du train,nous laissant seuls continuer le voyage⊠Au fur et Ă mesure que le temps passe,dâautres personnes montent dans le elles seront importantes notre fratrie, nos amis, nos enfants,mĂȘme lâamour de notre vie. Beaucoup dĂ©missionneront mĂȘme Ă©ventuellement lâamour de notre vie,et laisseront un vide plus ou moins seront si discretsquâon ne rĂ©alisera pas quâils ont quittĂ© leurs siĂšges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, dâattentes,de bonjours, dâau-revoirs et dâ succĂšs est dâavoir de bonnes relations avec tous les passagerspourvu quâon donne le meilleur de nous-mĂȘmes. On ne sait pas Ă quelle station nous descendrons,donc vivons heureux, aimons et est important de le faire car lorsque nous descendrons du train,nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs Ă ceux qui continueront leur voyage. Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage merci dâĂȘtre un des passagers de mon si je dois descendre Ă la prochaine station,je suis content dâavoir fait un bout de chemin avec vous.
Lors dâun Ă©change que jâai eu hier avec mon amie de lâautre rive de la riviĂšre », nous avons parlĂ© du texte Le Train de la Vie », de Jean dâ poĂšme splendide, si beau et si rĂ©confortant, jâai eu envie de le dĂ©dier ce matin, Ă vous, et Ă elle qui mâest si chĂšre pour ses qualitĂ©s humaines et son parcours de un Merci qui sâenvole vers Jean dâOrmesson qui nous a laissĂ© ce cadeau dâintelligence et de paix⊠Ecriplume Le train de la vie Ă la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos on croit quâils voyageront toujours avec Ă une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage⊠Au fur et Ă mesure que le temps passe, dâautres personnes montent dans le elles seront importantes notre fratrie, nos amis, nos enfants, mĂȘme lâamour de notre vie. Beaucoup dĂ©missionneront mĂȘme Ă©ventuellement lâamour de notre vie, et laisseront un vide plus ou moins seront si discrets quâon ne rĂ©alisera pas quâils ont quittĂ© leurs siĂšges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, dâattentes, de bonjours, dâau-revoirs et dâ succĂšs est dâavoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu quâon donne le meilleur de nous-mĂȘmes. On ne sait pas Ă quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs Ă ceux qui continueront leur voyage. Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage merci dâĂȘtre un des passagers de mon si je dois descendre Ă la prochaine station, je suis content dâavoir fait un bout de chemin avec vous. Je veux dire Ă chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie dâĂȘtre dans ma vie et de voyager dans mon train. Jean dâOrmesson
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